Le turbulent XIXe siècle

Le porto fait désormais partie intégrante du mode de vie des anglais, les expéditions vers le Brésil, marché de première importance, restent florissantes et de nouveaux débouchés à l’exportation s’ouvrent dans des pays tels que la Russie, l’Allemagne, la Hollande, la Scandinavie et les Etats-Unis.

Le premier défi à relever en ce début de XIXe siècle est la Guerre Péninsulaire, avec l’arrivée à Lisbonne des troupes napoléoniennes sous les ordres du Général Junot, suivie de l’occupation de Porto par le Maréchal Soult en 1809. Pendant toute cette époque et jusqu’au retrait des forces françaises en 1811, le commerce du porto est quasiment interrompu. Alors que les hostilités leur rendent le travail impossible à Porto, les négociants anglais et leurs familles fuient la ville, laissant leurs affaires entre les mains de gardiens.

Les années 1820 s’annoncent dans un nouveau climat d’ébullition politique qui se solde par plusieurs années de guerre civile. Appelée Guerres Libérales ou Guerre des deux frères, elle est livrée entre la faction absolutiste soutenant le roi Miguel, qui usurpe le trône en 1828, et la faction constitutionaliste favorable à son frère Pedro, ancien empereur du Brésil. Si le négoce du porto continue pendant les troubles, il est gravement perturbé surtout durant le siège de Porto en 1832.

A fin de la guerre civile le négoce du porto connaîtra l’une des plus belles périodes de prospérité et d’expansion de son histoire, période où le mutage est globalement accepté par les professionnels du porto pour en faire le grand vin fortifié tel que nous le connaissons aujourd’hui. Les années 1840 marquent également l’intérêt croissant des consommateurs pour le Porto Vintage, qui voit son prestige grandement renforcé par une tendance générale en faveur de Portos Vintage plus mûrs, que l’on laisse vieillir le plus longtemps possible en cave. Le milieu du XIXe siècle engendre des Portos Vintage légendaires tels que le 1834, 1847, 1863 et 1868.  La coutume de « déclarer » vintage les plus beaux millésimes devient la norme.